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.Le seul risque, c’était que je perde, mais j’avais confiance en moi à l’époque.Mon ennemi était d’une bonne main plus grand que moi et bien plus large d’épaules, mais je doutais de sa rapidité.Il avait l’air d’un homme qui comptait sur sa force pour gagner, alors que je me vantais d’être aussi malin que fort.Il leva les yeux vers notre rempart qui maintenant fourmillait d’hommes et de femmes.Je ne vis pas si Ceinwyn s’y trouvait, mais Guenièvre, par sa haute taille et sa beauté frappante, se détachait sur les hommes armés.« C’est ta putain ? me demanda le Saxon en brandissant sa hache vers elle.Ce soir, elle sera à moi, pauvre minable.» Il s’avança à douze pas de moi, puis lança de nouveau la grande hache en l’air.Ses hommes l’acclamèrent depuis le versant nord, tandis que les miens me criaient, des remparts, de bruyants encouragements.« Si tu as peur, dis-je, je peux te laisser le temps de vider tes boyaux.— Je les viderai sur ton cadavre », me cracha-t-il.Je me demandai si je devais le tuer avec la lance ou avec Hywelbane, et décidai que la lance serait plus rapide, à condition qu’il n’en détourne pas la lame.Il était évident qu’il attaquerait bientôt car il avait commencé à exécuter, avec sa hache, des courbes rapides et complexes, éblouissantes à regarder, et je le soupçonnai de vouloir me charger avec cette lame presque floue, d’écarter ma lance d’un coup de bouclier, puis de me trancher la tête.« Mon nom est Wulfger, chef de la tribu Sarnaed, du peuple de Cerdic, et cette terre sera ma terre.»Je changeai mon écu et ma lance de main.Je ne passai mon bras droit dans la guiche, mais me contentai d’étreindre la poignée en bois.Wulfger de Sarnaed était gaucher, ce qui signifiait qu’il m’attaquerait du côté où je n’aurais pas été protégé si j’avais gardé mon bouclier à droite.Je n’étais pas aussi habile à la lance de la main gauche, mais j’avais une idée qui permettrait d’en terminer vite.« Mon nom est Derfel, fils d’Aelle, roi des Anglais.Et je suis l’homme qui a balafré la joue de Liofa.»Ma vantardise avait eu pour but de le déstabiliser, et peut-être réussit-elle, mais le Saxon n’en montra aucun signe.Au contraire, il passa soudain à l’attaque en rugissant et ses hommes poussèrent des acclamations assourdissantes.La hache de Wulfger siffla dans l’air, son bouclier se tint prêt à écarter ma lance et il chargea comme un taureau, mais je lui lançai le mien à la tête.Je le fis de côté, afin qu’il tournoie vers mon adversaire comme un lourd disque de bois cerclé de métal.La vue soudaine de l’épais bouclier volant vers son visage l’obligea à lever le sien pour arrêter ce dangereux tourbillon.J’entendis le choc, mais j’étais déjà genou en terre, ma lance pointée vers le haut.Wulfger de Sarnaed avait paré mon coup assez vite, mais ne put retenir sa pesante ruée, ni lâcher son bouclier à temps, aussi s’enferra-t-il sur la longue et lourde lame au cruel tranchant.J’avais visé son ventre, sous le plastron de fer, là où sa seule protection était un épais justaucorps de cuir, et ma lance pénétra celui-ci comme une aiguille se glisse dans le lin.Je me relevai tandis que la lame traversait cuir, peau, muscle et chair pour s’enfoncer dans le bas-ventre de Wulfger.Je fis tourner la hampe, rugissant mon propre défi en voyant la hache vaciller.Je me fendis de nouveau, mon arme toujours enfoncée dans son ventre, et vissai une seconde fois la lame en forme de feuille ; Wulfger de Sarnaed ouvrit la bouche en me regardant fixement et je vis l’horreur envahir ses yeux.Il tenta de lever son arme, mais il ne sentait plus qu’une horrible douleur dans son ventre et une faiblesse qui liquéfiait ses jambes, alors il trébucha, suffoqua et tomba à genoux.Je lâchai la lance et reculai en tirant Hywelbane du fourreau.« Ici, c’est notre terre, Wulfger de Sarnaed, dis-je assez fort pour que ses hommes m’entendent, et elle le restera.» Je levai la lame et l’abattis si durement sur sa nuque qu’elle pénétra comme un rasoir dans la masse emmêlée de ses cheveux et lui trancha l’épine dorsale.Il tomba raide mort, tué en un clin d’œil.J’empoignai la hampe de ma lance, appuyai une botte sur le ventre de Wulfger et libérai la lame qui résistait.Puis je me penchai et arrachai le crâne de loup de son heaume.Je levai l’os jauni en direction de nos ennemis, puis le jetai sur le sol et le piétinai pour le réduire en miettes.Je détachai le collier en or du mort, puis m’emparai de son bouclier, de sa hache et de son couteau et brandis ces trophées vers ses hommes qui me regardaient en silence.Les miens dansaient et hurlaient de joie.Pour finir, je défis les boucles de ses jambarts de bronze décorés d’images de mon dieu, Mithra.Je me redressai avec mon butin.« Remettez-moi les enfants ! criai-je aux Saxons.— Viens les chercher ! » répondit un homme, puis d’un coup rapide, il trancha la gorge de l’un d’eux.Les deux autres crièrent, mais furent également tués et les Saxons crachèrent sur les petits corps.Je crus, un moment, que mes hommes perdraient leur contrôle et chargeraient dans le col, mais Issa et Niall les retinrent aux remparts.Je crachai sur le cadavre de Wulfger, souris d’un air méprisant à l’ennemi perfide, puis remontai avec mes trophées sur la colline.Je donnai le bouclier de Wulfger à l’un des enrôlés, le couteau à Niall et la hache à Issa.« Ne l’utilise pas dans la bataille, dis-je, mais tu peux couper du bois avec.»Je portai le collier en or à Ceinwyn, mais elle fit non de la tête.« Je n’aime pas l’or des morts », dit-elle.Elle berçait nos filles dans ses bras et je vis qu’elle avait pleuré.Ceinwyn n’était pas femme à révéler ses émotions.Tout enfant, elle avait appris qu’elle ne pouvait garder l’affection de son effroyable père qu’en affichant une humeur joyeuse, et cette habitude de gaieté s’était profondément imprimée en elle, pourtant, aujourd’hui, elle ne pouvait dissimuler sa détresse.« Tu aurais pu mourir ! » dit-elle.Je n’avais rien à répondre, aussi je m’accroupis à côté d’elle, arrachai une poignée d’herbe et essuyai le sang qui maculait Hywelbane.Ceinwyn me regarda en fronçant les sourcils.« Ils ont tué les enfants ?— Oui.— Qui était-ce ? »Je haussai les épaules.« Qui le sait ? Juste des enfants capturés lors d’une incursion.»Ceinwyn soupira et caressa les beaux cheveux de Morwenna.« Étais-tu obligé de te battre ?— Tu aurais préféré que j’envoie Issa ?— Non, avoua-t-elle.— Alors, oui, j’étais obligé de me battre.» En fait, j’avais pris plaisir à ce duel.Seul un fou désire la guerre, mais une fois qu’elle a commencé, on ne peut pas la faire sans enthousiasme.On ne peut même pas combattre à regret, défaire l’ennemi doit procurer une joie sauvage, et c’est cela qui inspire à nos bardes leurs plus grandes chansons d’amour et de guerre.Nous, guerriers, nous nous équipons pour la bataille comme nous nous parons pour l’amour ; nous nous vêtons somptueusement, nous portons nos bijoux en or, nous coiffons de crêtes nos heaumes d’argent ciselé, nous nous pavanons, nous nous vantons et, à l’approche des lames meurtrières, nous avons l’impression que le sang des Dieux court dans nos veines.Un homme devrait aimer la paix, mais s’il ne peut combattre de tout son cœur, il ne l’obtiendra pas.« Qu’aurions-nous fait si tu étais mort ? demanda Ceinwyn tandis que j’attachai les beaux jambarts de Wulfger à mes bottes.— Tu aurais été obligée d’allumer mon bûcher funéraire, mon amour, et d’envoyer mon âme rejoindre Dian.» Je l’embrassai, puis portai le collier d’or à Guenièvre que ce cadeau ravit [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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