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.Ce qu’elle ne fit point, et sa réponse fut insuffisante.« Mon seigneur Merlin sera honoré de cette responsabilité, Grand Seigneur », répondit-elle.Nimue hurla.Le cri fut si soudain et surnaturel que tous les hommes de la salle frémirent et portèrent la main à leurs lances.Les poils se raidirent sur l’échine des chiens de chasse.Puis le hurlement s’apaisa et le silence retomba à nouveau parmi les hommes.La fumée s’élevait en grandes volutes dans l’obscurité de la toiture, où la pluie tambourinait sur les tuiles ; au loin, dans la nuit déchirée par l’orage, retentit un coup de tonnerre.Le tonnerre ! Les chrétiens firent à nouveau le signe de croix, mais le signe ne faisait de doute pour personne.Taranis, le Dieu du Tonnerre, avait parlé, preuve que les Dieux étaient venus au Grand Conseil, qu’ils étaient venus, de surcroît, sur les instances d’une jeune fille qui, malgré le froid qui poussait les hommes à tirer leur manteau sur eux, ne portait qu’une chemise blanche et une attache d’esclave.Nul ne remua, nul ne parla ni même ne trahit le moindre signe d’impatience.Il n’y avait plus de rois ici, ni de guerriers.Il n’y avait pas d’évêques, ni de prêtres tonsurés, ni de vieux sages.Il n’y avait qu’une foule muette et effrayée, qui considérait, effarée, une jeune fille qui se leva et défit ses cheveux pour les laisser retomber, noirs et longs, dans son dos blanc et menu.Morgane avait les yeux fixés au sol, Tanaburs était bouche bée et Mgr Bedwin marmonnait des prières en silence : Nimue s’avança derrière le brasero pour prendre la parole.Les bras tendus de côté, elle tournait très lentement, suivant la course du soleil, afin que chaque homme de l’assistance pût voir son visage.C’était l’horreur.De ses yeux on ne voyait que le blanc, sa langue sortait d’une bouche déformée par un rictus.Elle tournait, et tournait encore, toujours plus vite, et la foule, je le jure, fut parcourue d’un frisson collectif.Elle tremblait maintenant en tournoyant, s’approchant toujours plus près de ce grand feu déchaîné au point de menacer de tomber dans les flammes.Soudain elle bondit en l’air et lâcha un cri perçant avant de s’effondrer sur les petits carreaux.Puis, telle une bête sauvage, elle fila à quatre pattes, allant et venant devant les boucliers alignés pour laisser la chaleur venir jusqu’aux jambes du Grand Roi.Parvenue à hauteur du bouclier au renard de Gundleus, elle se redressa comme un serpent frappeur et cracha une fois.Le crachat atterrit sur le renard.Gundleus se leva de son trône, mais Tewdric le retint.Tanaburs voulut se remettre debout, lui aussi, mais Nimue se retourna vers lui, les yeux blancs, et hurla.Elle pointait le doigt sur lui, son cri perçant ululant et se répétant en écho dans la grande salle romaine, et la puissance de sa magie obligea Tanaburs à se rasseoir par terre.Alors Nimue frissonna, roula des yeux, et l’on put voir à nouveau ses pupilles brunes.Elle cligna des yeux devant cette salle comble, comme étonnée de se retrouver dans un pareil endroit, puis, tournant le dos au Grand Roi, elle se figea.Cette immobilité absolue était le signe qu’elle était sous l’étreinte des Dieux : désormais, c’est en leur nom qu’elle parlerait.« Merlin est-il encore en vie ? demanda Tewdric avec respect.— Naturellement », répondit Nimue d’une voix méprisante, sans donner de titre au roi qui la questionnait.Elle était du côté des Dieux et n’avait pas à marquer du respect à de simples mortels.« Où est-il ?— Parti, dit Nimue en se retournant vers le roi à la toge, sur la plate-forme.— Où ça ? demanda Tewdric.— Chercher la Sagesse de la Bretagne.»Chacun tendait l’oreille.Voilà au moins des nouvelles.Je vis Sansum, le Seigneur des Souris, qui se tortillait, tenaillé par le besoin de protester contre cette ingérence païenne dans les affaires du Grand Conseil, mais tant que le roi Tewdric questionnait la fille, un simple prêtre n’avait pas à intervenir.« Qu’est-ce que la Sagesse de la Bretagne ? » demanda le Grand Roi Uther.Nimue reprit son manège, pivota sur elle-même, mais elle tourna juste pour rassembler ses esprits et préparer sa réponse, qu’elle livra enfin d’une voix chantante, hypnotique.« La Sagesse de Bretagne est la science de nos ancêtres, le don de nos Dieux, les Treize Propriétés des Treize Trésors qui, lorsqu’ils seront rassemblés, nous rendront la force de récupérer notre terre.»Elle marqua un temps d’arrêt.Lorsqu’elle reprit, sa voix avait retrouvé son timbre normal.« Merlin s’efforce de rétablir les liens entre ce pays, le pays de Bretagne ! - à ces mots, Nimue tourbillonna de manière à plonger le regard dans les petits yeux vifs et indignés de Sansum – et les Dieux bretons.»Puis, se tournant vers le Grand Roi : « Et si Seigneur Merlin échoue, Uther de Dumnonie, nous mourrons tous.»Un murmure parcourut la salle.Sansum et les chrétiens glapissaient leurs protestations, mais Tewdric, le roi chrétien, leur fit signe de se taire.« Sont-ce les paroles de Merlin ? » voulut-il savoir.Nimue haussa les épaules comme si la question n’était d’aucune importance.« Ce ne sont pas les miennes », répondit-elle avec insolence.Uther ne doutait pas un instant que Nimue, simple enfant sur le point de devenir femme, parlait non pas pour elle, mais pour son maître.Il pencha sa grande carcasse en avant, la mine renfrognée : « Demande à Merlin s’il prêtera serment ? Demande-lui ! Va-t-il protéger mon petit-fils ? »Nimue marqua un long temps de silence [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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