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.Le problème que posait Yolanda le laissait perplexe.Jean, son père adoptif, avait été un loyal serviteur de la maison Harcourt durant toute sa vie, et avant lui sa famille durant une bonne centaine d’années, plusieurs peut-être… Jean s’était porté garant de sa fille adoptive en assurant qu’elle possédait quelque connaissance du Pays Vide.Il avait été sincère et honnête sur ce point, et Harcourt ne pouvait douter de sa parole.Mais dans quelle mesure devait-il faire confiance à sa fille ?Yolanda était en vérité un garçon manqué, à peine une femme.Elle courait constamment devant eux en éclaireur, cherchait les lieux de bivouac et trouvait les pistes à suivre, accomplissant son devoir complètement et fidèlement.Pourtant, c’était sur ses indications qu’ils avaient abouti à la grotte du colporteur, et sans les avertir qu’il était sorcier.Ensuite, sur le chemin de l’île des Anciens, à aucun instant elle ne les avait mis en garde contre les formidables dangers qui allaient se dresser devant eux.« Il se peut aussi qu’elle n’ait pas su lire l’avenir, qu’elle ait été jouée par quelque tour de nécromancie », se dit Harcourt.Mais l’énigme demeurait, et il ne trouvait pas la moindre trace de réponse.Le soleil montait dans le ciel sans nuage et ses rayons devenaient de plus en plus brûlants.Une brume se formait au nord et à l’ouest, et des ondes de chaleur frémissaient au-dessus de la terre.Loin vers l’horizon du nord, une forme bougeait, encore indistincte.Harcourt leva la main à son front et crut discerner un ensemble de taches sombres en mouvement, qui laissaient derrière elles un nuage de poussière.« Peut-être une harde de licornes… Cependant, les licornes sont blanches et non sombres », songea-t-il en secouant la tête.Il se frotta les yeux, luttant contre l’assoupissement.Impossible de deviner ce qu’il apercevait.Mais après tout, cela était peut-être sans importance.Ces créatures se trouvaient très loin encore et se dirigeaient apparemment vers le nord-ouest.Quelque part à l’ouest, Harcourt aperçut un nouveau vol de fées dont les ailes diaphanes accrochaient les rayons du soleil.Il s’étendit sur le dos afin d’apaiser ses muscles douloureux et, inlassablement, leva son regard vers le ciel d’un bleu sombre, si profond, qu’il paraissait infini.« En fait, où donc finit le ciel ? Toute chose a une fin, après tout.Et le ciel doit avoir une limite.»Finalement, il se remit sur le ventre et observa à nouveau le paysage.Quand le Noueux apparut en haut de la pente, le soleil atteignait le zénith.— Tu es en avance, remarqua Harcourt.J’aurais pu rester un peu plus longtemps.— J’ai bien dormi, et je me sens suffisamment reposé.Yolanda a trouvé du bois sec, qui ne fait pas de fumée, et prépare le thé.— Rien à signaler.Quelques fées sont passées et j’ai aperçu un mouvement au nord, très loin, sans pouvoir distinguer vraiment de quoi il s’agissait.— Bon, alors je te relève, dit le Noueux.Va donc dormir un brin, et demande à Yolanda de secouer l’abbé avant la fin de l’après-midi pour qu’il soit en mesure de prendre son tour.Il n’a pas cessé de ronfler la bouche ouverte.Un vrai piège à mouches…Lentement, Harcourt redescendit le flanc de la colline.Il trouva Yolanda accroupie devant un feu environné de cendres blanches.Dès qu’elle l’aperçut, elle lui tendit une tasse de thé.— Buvez cela.Je vais mettre quelques tranches de viande et de fromage entre deux tranches de pain et les réchauffer.Voilà tout ce que je peux vous offrir.Harcourt prit la tasse et la remercia.Puis il s’assit près du feu et s’appuya contre une bûche.L’abbé, ainsi que l’avait annoncé le Noueux, était étendu sur le dos et émettait des ronflements sonores.Le perroquet, toujours perché sur son épaule, croassait pour lui-même.Harcourt but son thé à petites gorgées tout en observant Yolanda qui, à l’aide de deux longues fourchettes, réchauffait les tranches de pain, de viande et de fromage au-dessus de la flamme.Bientôt, le pain brunit et le fromage se mit à fondre.— Ça m’a l’air fameux, dit-il.Je n’avais encore jamais vu une telle préparation…— Je pense que ça vous plaira, assura Yolanda.En tout cas, le Noueux a trouvé ce mets à son goût.Ça y est… voilà, c’est à point.Attention… C’est chaud.Harcourt prit le pain avec précaution, mordit dedans.Prenant conscience de sa faim, il dévora le tout rapidement.Yolanda vint auprès de lui et s’assit, les jambes croisées [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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