[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Bien sûr, le lac n’était pas vraiment froid ; juste un peu frais, agréable, quoi.La bonne température pour nager, mais quand je suis rentré dans ce coin d’eau chaude, je vous jure que ça faisait une différence.J’ai avancé d’un ou deux mètres, et tout de suite c’est redevenu froid.Je me dis, peut-être que je l’ai seulement imaginé, alors je suis revenu en arrière et mince alors, je l’ai retrouvé ! Pas vraiment chaud, mais tiède comme de l’eau de baignoire.Ça faisait un drôle d’effet, je vous jure, surtout qu’y avait une semaine que je venais dans ce soin-là et que je n’avais jamais trouvé rien de pareil.Ça ne pouvait pas être le soleil, puisqu’il chauffait toute la surface du lac en même temps.Et si c’était une source chaude, comment ça se fait qu’elle n’était pas là auparavant ? J’ai eu beau chercher, nager dans tous les sens, je n’ai rien trouvé de pareil ailleurs.Et chaque fois que je revenais au même endroit, c’était toujours chaud.Au bout d’un moment, je sors de l’eau, je me rhabille et je remonte à la maison pour en parler à mon oncle Sagamore et à Pop.Peut-être qu’eux, ils sauront me dire comment ça se fait qu’il y a un petit coin tiède dans le lac.Mais ils ne sont pas là.C’est quand même drôle, ces façons de disparaître comme ça à tout bout de champ.Je les ai cherchés partout et j’ai attendu, mais ils ne sont pas revenus, alors j’ai été déterrer des vers et je suis allé à la pêche en me disant que je pourrais toujours leur demander le soir au souper.Mais ça, c’est le jour où les chasseurs de lapins sont venus et il en est tellement arrivé, des trucs, ce jour-là, que j’ai complètement oublié le reste.C’est quelque chose comme une heure avant le coucher du soleil que je suis monté à la roulotte voir si Miss Harrington était prête à venir nager.Le docteur Severance était allongé sur une chaise longue, un verre à la main.Il me regarde, il tourne la tête vers la porte de la roulotte et dit :— Hé ! Y a Weissmuller qu’est là !Miss Harrington sort.Elle a mis sa petite barboteuse rayée comme du sucre d’orge et elle a son petit sac à l’épaule.— Hello, Billy !— Quel tombeur, ce môme ! dit le docteur Severance.Tu dois être plein aux as ? Ou alors c’est ta brasse papillon ?— Oh ! la ferme, lui dit Miss Harrington.On s’en va sous les arbres, vers notre petite plage.On avait fait peut-être bien cent cinquante mètres, le long d’un petit sentier qui courait à travers des buissons épais, moi devant et Miss Harrington derrière, parce qu’elle avait peur des serpents, quand tout d’un coup, derrière un taillis, je débouche dans une petite clairière et je me trouve nez à nez avec un bonhomme.Il s’avançait en catimini, tout doucement, en guettant à travers les arbres et, en me voyant, il tourne brusquement la tête et me fixe d’un air mauvais.Il porte un panama et un costume croisé et il tient une mitraillette dans ses mains, de celles qu’on voit dans les illustrés en couleurs.— Hé ! morpion, d’où tu sors comme ça ? il demande.— De chez mon oncle Sagamore, je réponds.Qu’est-ce que vous faites ?— On chasse le lapin.T’en as vu, par ici ?— Pas aujourd’hui, je réponds.Mais il a pas l’air de m’écouter.Il regarde de l’autre côté, vers le haut de la colline.Je regarde aussi et c’est comme ça que j’aperçois l’autre.Il est à une trentaine de mètres de nous et il est habillé exactement comme celui-ci et il a aussi une mitraillette.Il fait signe avec son bras et montre quelque chose d’un signe de tête.— Chhhhhtt.je crois qu’il en a vu un, dit le premier.Il s’avance de ce côté-là sur la pointe des pieds et tous les deux disparaissent entre les arbres.— Tâchez de ne pas faire de potin, je dis par dessus mon épaule à Miss Harrington.Ils vont surprendre un lapin au gîte.Elle ne répond pas.C’est drôle.Elle était derrière moi, il y a pas une minute.— Hé, Miss Harrington ? je crie, mais pas trop fort, pour pas effaroucher le lapin.Elle ne répond pas.Elle a bel et bien disparu.Elle a pas pu continuer en avant, vu qu’à moi tout seul je bouche le sentier.Alors je me dis qu’elle a dû oublier quelque chose, peut-être son costume de bain, et qu’elle est allée le rechercher.Alors je retourne vers la maison, moi aussi, en me disant que je la rencontrerai sur la piste.Je refais tout le chemin jusqu’à la roulotte, mais je ne l’ai toujours pas rencontrée.C’est quand même bizarre.Le docteur Severance est toujours allongé sur la chaise longue, son verre à la main.Il me regarde et dit :— Tiens, le champion ! Où est Miss Harrington ?— Justement, je réponds.Je croyais qu’elle était revenue ici.Je l’ai perdue sur la piste.— Perdue ? Comment ça ?— Eh ben ! je la croyais juste derrière moi pendant que je parlais aux chasseurs de lapin.— Un chasseur de lapin ! il aboie.Où ça ? Et de quoi il avait l’air ?— Plus bas sur le sentier, à cent cinquante, deux cents mètres d’ici.Un grand costaud, avec une balafre sur la joue.Il portait un panama et puis il avait une mitraillette.Il bondit de la chaise longue, jette son verre par terre et plonge sa main droite dans son veston, tout en même temps.Et heureusement que j’ai fait vite pour reculer, sans ça il me passait dessus.Le temps que je me retourne, il était déjà à plus de vingt mètres sur le sentier.Je m’apprête à le suivre, parce que je suis toujours inquiet de ce qui a pu arriver à Miss Harrington, quand tout d’un coup, je vois Pop et mon oncle Sagamore s’amener vers la roulotte.— Où est-ce qu’y court comme ça ? demande Pop.Alors je leur raconte tout ce qu’il s’est passé et je leur parle des chasseurs de lapin.Ils se regardent tous les deux.— Eh ben, eh ben ! voyez-vous ça, fait mon oncle Sagamore.Deux chasseurs de lapin avec des mitraillettes.Encore de la chance que tu te sois fait payer un mois de loyer d’avance, Sam.— Mais faut aller chercher Miss Harrington, je dis.Mais j’ai pas le temps de finir ma phrase que Pop me fait signe de me taire
[ Pobierz całość w formacie PDF ]