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.C’était ça, la véritable horreur.Peut-être pourrait-elle se faire assistante sociale.Au moins, elle savait mieux que quiconque ce qu’enduraient ces enfants.— Allons-nous-en, dit l’homme au masque.Niki acquiesça.Elle aida Cindy à se relever et l’emmena jusqu’aux escaliers.Au-dehors :Frank retenait son souffle.L’immeuble allait s’écrouler d’un instant à l’autre.Et soudain, les tremblements cessèrent et la fissure s’interrompit à mi- chemin de la façade.Le silence retomba, un silence empreint d’un étrange respect.Puis l’immeuble se couvrit d’une radiance nouvelle et, à nouveau, ses polarités s’inversèrent : le noir redevint noir, le blanc redevint blanc, les couleurs reprirent possession de leur domaine.Frank eut un sursaut nerveux en voyant s’inscrire une silhouette dans l’entrée.Quatres personnes émergèrent sur le seuil ; deux jeunes femmes que Frank ne reconnut pas, le photographe qu’il avait vu entrer dans l’immeuble au moment où ils arrivaient, et…— Tom ! cria-t-il avant de se précipiter vers lui.Il serra Thomas dans ses bras.— Bon Dieu, mec, cette fois-ci, tu m’as vraiment flanqué la frousse.— T’étais pas le seul, mon gros.John et la mambo, allongés à côté de la voiture, se relevaient lentement.Ils avaient l’air morts de fatigue, usés, le regard vitreux.John leva une main inerte et eut la force de lever le pouce.Thomas en fit autant par-dessus l’épaule de son coéquipier et recula d’un pas.— Mais enfin, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Frank.— Difficile à expliquer.En tout cas, on n’entendra plus parler de l’Égorgeur.— Tu l’as rétamé ?Thomas fit non de la tête.— Non, il a… il ne reviendra plus dans le coin.Je ne peux pas te dire mieux.— Il est… ailleurs ?— On peut dire ça.Thomas regarda le bâtiment derrière lui, et hocha la tête.— Je ne sais pas où il est allé, mais je crois que, cette fois-ci, il ne reviendra pas de sitôt.24Pendant que les deux policiers discutaient, Jim et ses compagnons s’éclipsèrent et rejoignirent l’endroit où il avait garé la voiture.Ils s’éloignèrent des Tombs en silence : aucun d’entre eux ne semblait prêt à parler des événements qu’ils venaient de vivre.Jim déposa la mambo à une centaine de mètres de son appartement afin qu’elle puisse éviter les plantons qui surveillaient toujours sa porte.— Que Dieu vous accompagne, dit Ti Beau en descendant de la voiture.Une phrase étonnante de la part d’une prêtresse vaudou, se dit Jim.Mais ces derniers temps, rien ne se passait jamais comme prévu.Et puis, que savait-il de sa religion ?Niki voulut passer chez Jim pour récupérer ses affaires, mais Cindy demanda qu’il la dépose devant chez Meg.— Je repasserai plus tard ? demanda Jim en se rangeant contre le trottoir.Les yeux de Cindy avaient quelque chose de vitreux, d’irréel qui le gênait, mais il n’avait pas envie de discuter en présence de Niki, de savoir pourquoi la chaufferie où ils s’étaient retrouvés ne ressemblait pas du tout à une chaufferie.— Pourquoi… pas ? fit Cindy, et elle referma la porte avant qu’il ait pu ajouter quoi que ce soit.Il retourna à son propre appartement, conduisant plus vite qu’il ne l’aurait dû, mais on était dimanche et il n’y avait pas trop de circulation, ce qui fait qu’ils arrivèrent devant chez Jim en un seul morceau.La présence de Niki le mettait mal à l’aise.Elle avait vraiment vécu une vie de merde.Il se rappela sa conversation avec cette chose monstrueuse qui devait être… son père ? Déjà, les détails s’effilochaient dans sa mémoire.Elle resta à côté de la voiture pendant qu’il allait récupérer ses affaires.— Ça ira, tu crois ? demanda-t-il en lui tendant son sac à dos.Elle acquiesça.— Cette fois-ci, je crois que je commence à voir le jour.— Mais qu’est-ce qui s’est passé là…— Je n’ai pas envie d’en discuter, d’accord ?Elle le laissa planté là, sur le trottoir, à côté de sa voiture, et s’en alla.Jim hésita.Il savait qu’elle vivait dans la rue, qu’elle n’avait nulle part où aller, personne pour l’aider.Mais il se rappela le regard de Cindy, et la laissa partir.Maintenant, elle était hors de danger, et il devait s’occuper de ce qui importait le plus.En l’occurrence Cindy.Mais, le temps qu’il arrive chez Meg, la jeune fille était partie.— Et tu l’as laissée faire ? cria-t-il à Meg.Meg prit son bras et le traîna le long du couloir pour l’asseoir dans un des fauteuils du salon.— Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Que je la ligote ?— Non, mais…La nuit précédente, et le jour d’avant… soudain, il se sentit écrasé de fatigue et se laissa aller, crevé, le corps douloureux, la tête vide.— T’as pas l’air dans ton assiette, dit Meg.Et Cindy avait l’air bizarre.Qu’est-ce qui vous est arrivé exactement ?Une poignée d’images se superposèrent dans l’esprit de Jim, des visions étranges, emplies de fantômes et d’un homme monstrueux et d’une pièce sombre qui paraissait ne pas avoir de fin…— On… on l’a trouvé.L’Égorgeur.Meg se pencha en avant.— Bon Dieu.Qu’est-ce qui s’est passé ?— Je… je ne sais plus trop.Que pouvait-il lui dire ? Que l’Égorgeur était en fait un homme mort depuis deux ans ? Que Niki l’avait poignardé avec son couteau et qu’il s’était dégonflé comme un ballon ? Et tout ceci était-il vraiment arrivé ?— Je n’y comprends plus rien, finit-il par dire.Tout a l’air si absurde…— Cindy n’a pas été plus précise que toi.— Est-ce qu’elle t’a dit où elle allait ?— Non, seulement qu’il fallait qu’elle s’en aille.Jim, est-ce que tu vas enfin me dire ce qui est arrivé ?Le regard de Meg était soucieux.— J’aimerais bien.On a trouvé l’Égorgeur et… je crois que Niki… l’a tué.— Il y a autre chose [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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