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.Il avait l’esprit embrumé et devinait cependant un danger chez cet homme au ton placide.Il y avait en lui une économie de mouvement, une dureté sous-jacente que le khan reconnut.L’homme était peut-être forgeron mais il était également guerrier.Son fils avait la sveltesse d’un jeune cheval mais l’homme dangereux ici, ce n’était pas lui, et Eeluk pouvait l’exclure de ses préoccupations.— J’ai quitté le khan des Naïmans après qu’il a pris ma femme pour sienne, répondit Arslan.Eeluk se redressa soudain sur son siège.— J’ai entendu parler de cette histoire, dit-il en fouillant sa mémoire.Tu es celui qui a défié le khan des Naïmans ? Le parjure ?Arslan soupira au souvenir d’une souffrance ancienne.— C’était il y a longtemps et j’étais jeune, mais oui, c’est exact.Le khan était un homme cruel.Après avoir accepté mon défi, il est retourné dans sa yourte.Ensuite, nous nous sommes battus et je l’ai tué, mais quand j’ai voulu reprendre mon épouse, je l’ai retrouvée égorgée.C’est une vieille histoire, je n’y avais pas songé depuis des années.Arslan avait les yeux assombris de chagrin et Eeluk ne le crut pas.— J’en ai même entendu parler dans le Sud, où l’air est humide et chaud.Si tu es cet homme, tu es fort habile à faire des lames.Est-ce vrai ?— On exagère toujours, répondit Arslan avec un haussement d’épaules.Je l’ai peut-être été.Aujourd’hui mon fils me surpasse.J’ai gardé mes soufflets, je peux construire une forge.Je suis encore capable de fabriquer des armes de guerre.J’ai rencontré Yesugei alors qu’il chassait au faucon.Comprenant l’intérêt d’un homme tel que moi pour les siens, il a proposé de nous réintégrer dans une tribu, brisant ainsi la tradition…Il s’interrompit un instant, absorbé dans ses souvenirs.— J’étais seul et désespéré quand il m’a trouvé, reprit-il.Un autre m’avait pris ma femme, je n’avais plus le goût de vivre.Yesugei m’a offert un refuge chez les Loups si je parvenais à récupérer mon fils.C’était un grand homme.— Je suis plus grand encore, affirma Eeluk, irrité d’entendre faire l’éloge de Yesugei dans sa tente.Si tu es aussi habile que tu le prétends, les Loups t’accueilleront avec honneur.Pendant un long moment, Arslan ne répondit pas et ne détourna pas les yeux.La tension monta dans la yourte et Eeluk dut se contrôler pour ne pas porter la main à la poignée de son sabre.L’oiseau rouge redressa la tête sous son capuchon, comme si lui aussi sentait la nervosité de son maître.— Je me suis engagé envers Yesugei et ses héritiers, dit enfin Arslan.— Ne suis-je pas le khan ? Les Loups m’appartiennent et tu leur as proposé tes services.Je vous accepte, toi et ton fils ; je vous offrirai tente, viande, sel et sécurité.Le silence se fit de nouveau et devint si pesant qu’Eeluk eut envie de jurer.Puis Arslan inclina la tête.— Tu nous fais grand honneur.— Alors c’est réglé, dit Eeluk.Tu arrives au moment où j’ai besoin de bonnes armes.Ton fils pourra faire partie de mes guerriers s’il est aussi habile à manier le sabre qu’à le fabriquer, comme tu l’assures.Nous partirons en guerre avec des lames provenant de ta forge.Crois-moi quand je dis que le moment est venu pour les Loups de s’élever encore.Dans l’obscurité poussiéreuse d’une tente neuve, Jelme se tourna vers son père et demanda à voix basse :— Alors, nous restons ?Arslan secoua la tête.Conscient que des oreilles l’écoutaient peut-être, il répondit dans un murmure :— Non.Cet homme qui se targue d’être khan n’est qu’un chien jappeur et a les mains couvertes de sang.Me vois-tu servir le pendant du khan des Naïmans ? Yesugei était un homme d’honneur, un homme que j’aurais suivi sans regret.Il était tombé sur moi alors que je déterrais des oignons avec un petit couteau.Il aurait pu me voler tout ce que j’avais.Il ne l’a pas fait.— Tu l’aurais tué s’il avait essayé, dit Jelme, souriant dans la pénombre.Il avait vu son père se battre et savait que, même désarmé, il surpassait la plupart des guerriers.— Je l’aurais peut-être surpris, répondit Arslan sans vanité, mais ça, il l’ignorait.Il chassait seul et j’ai senti qu’il ne souhaitait pas de compagnie.Il m’a cependant traité avec respect, partageant avec moi la viande et le sel.Il poussa un soupir à ce souvenir [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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