[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.La fable des chevaux ailés, notre Pégase, a sans doute pris naissance dans ces pays, où les bergers ont pu voir souvent un onagre sautant d’un rocher à un autre.Les ânes de selle, obtenus en Perse par l’accouplement d’une ânesse avec un onagre apprivoisé, sont peints en rouge, suivant une immémoriale tradition.Cet usage a donné lieu peut-être à notre proverbe: Méchant comme un âne rouge.À une époque où l’histoire naturelle était très-négligée en France, un voyageur aura, je pense, amené un de ces animaux curieux qui supportent fort impatiemment l’esclavage.De là, le dicton! La peau que vous me présentez, reprit le savant, est la peau d’un onagre.Nous varions sur l’origine du nom.Les uns prétendent que Chagri est un mot turc, d’autres veulent que Chagri soit la ville où cette dépouille zoologique subit une préparation chimique assez bien décrite par Pallas, et qui lui donne le grain particulier que nous admirons; monsieur Martellens m’a écrit que Châagri est un ruisseau.— Monsieur, je vous remercie de m’avoir donné des renseignements qui fourniraient une admirable note à quelque Dom Calmet, si les bénédictins existaient encore; mais j’ai eu l’honneur de vous faire observer que ce fragment était primitivement d’un volume égal.à cette carte géographique, dit Raphaël en montrant à Lavrille un atlas ouvert: or depuis trois mois elle s’est sensiblement contractée.— Bien, reprit le savant, je comprends.Monsieur, toutes les dépouilles d’êtres primitivement organisés sont sujettes à un dépérissement naturel, facile à concevoir, dont les progrès sont soumis aux influences atmosphériques.Les métaux eux-mêmes se dilatent ou se resserrent d’une manière sensible, car les ingénieurs ont observé des espaces assez considérables entre de grandes pierres primitivement maintenues par des barres de fer.La science est vaste, la vie humaine est bien courte.Aussi n’avons-nous pas la prétention de connaître tous les phénomènes de la nature.— Monsieur, reprit Raphaël presque confus, excusez la demande que je vais vous faire.Êtes-vous bien sûr que cette peau soit soumise aux lois ordinaires de la zoologie, qu’elle puisse s’étendre?— Oh! certes.Ah! peste, dit monsieur Lavrille en essayant de tirer le talisman.Mais, monsieur, reprit-il, si vous voulez aller voir Planchette, le célèbre professeur de mécanique, il trouvera certainement un moyen d’agir sur cette peau, de l’amollir, de la distendre.— Oh! monsieur, vous me sauvez la vie.Raphaël salua le savant naturaliste, et courut chez Planchette, en laissant le bon Lavrille au milieu de son cabinet rempli de bocaux et de plantes séchées.Il remportait de cette visite, sans le savoir, toute la science humaine: une nomenclature! Ce bonhomme ressemblait à Sancho Pança racontant à Don Quichotte l’histoire des chèvres, il s’amusait à compter des animaux et à les numéroter.Arrivé sur le bord de la tombe, il connaissait à peine une petite fraction des incommensurables nombres du grand troupeau jeté par Dieu à travers l’océan des mondes, dans un but ignoré.Raphaël était content.— Je vais tenir mon âne en bride, s’écriait-il.Sterne avait dit avant lui: « Ménageons notre âne, si nous voulons vivre vieux.» Mais la bête est si fantasque!Planchette était un grand homme sec, véritable poète perdu dans une perpétuelle contemplation, occupé à regarder toujours un abîme sans fond, LE MOUVEMENT.Le vulgaire taxe de folie ces esprits sublimes, gens incompris qui vivent dans une admirable insouciance du luxe et du monde, restant des journées entières à fumer un cigare éteint, ou venant dans un salon sans avoir toujours bien exactement marié les boutons de leurs vêtements avec les boutonnières.Un jour, après avoir long-temps mesuré le vide, ou entassé des X sous des Aa— gG, ils ont analysé quelque loi naturelle et décomposé le plus simple des principes; tout à coup la foule admire une nouvelle machine ou quelque haquet dont la facile structure nous étonne et nous confond! Le savant modeste sourit en disant à ses admirateurs: — Qu’ai-je donc créé? Rien.L’homme n’invente pas une force, il la dirige, et la science consiste à imiter la nature.Raphaël surprit le mécanicien planté sur ses deux jambes, comme un pendu tombé droit sous une potence.Planchette examinait une bille d’agate qui roulait sur un cadran solaire, en attendant qu’elle s’y arrêtât
[ Pobierz całość w formacie PDF ]